Dans notre mémoire collective, Catherine de
Médicis a très mauvaise réputation. La ruse et le
machiavélisme auraient inspiré sa politique. Le
poison et l'assassinat auraient été ses moyens de
gouvernement. Femme et étrangère, elle était
toute désignée à la vindicte. La veuve vêtue de
noir, dominant et manipulant ses fils, responsable
de la Saint-Barthélemy, aurait été la plus maléfique
des reines de France.
Le livre de Jean-François Solnon balaie la légende
et brosse le portrait d'une femme courageuse. Sa
grande passion fut le pouvoir : elle l'exerça trente
années durant, au milieu des guerres civiles, toujours
soucieuse de préserver l'unité du royaume
et de rétablir l'harmonie entre les Français malgré
les rivalités religieuses. «Le seul homme de
la famille», a-t-on dit d'elle. On ajoutera : «Une
femme qui fut un roi.»