Ce qu'il faut d'air pour voler
« Au retour on avait atterri à l'aéroport à minuit passé, une heure de retard et les bagages qui se faisaient attendre, et devant le tapis vide qui ne charriait que notre fatigue, tu m'avais annoncé que tu ne rentrerais pas et que tu irais dormir chez Victor. À cette heure ? Incliné vers moi avec ta dizaine de centimètres en plus qui ne cessaient de nous éloigner, tu m'avais expliqué que tu allais bientôt avoir dix-huit ans et que tu n'avais plus de comptes à me rendre. Tu irais dormir chez Victor que ça me plaise ou non. »
Que devient une mère quand son tout-petit s'en va ? En s'appuyant sur des photos de famille qu'on ne voit pas, Sandrine Roudeix traverse vingt ans de fusion et de défusion maternelles, démêlant les fils qui tressent la séparation inévitable d'une mère célibataire et de son garçon. Dans un roman où affleurent à chaque page l'amour et la tendresse, où la grâce naît de la vérité et de la mise à nu toujours sincère et parfois crue des situations, elle interroge la manière dont une jeune fille devient femme en devenant mère et dresse le portrait lumineux d'une double émancipation.