Les cent années qui vont de 1850 à 1950, exceptionnelles par l'enrichissement de l'imaginaire de la prose française et la multiplication des expérimentations langagières, s'achèvent par un retour à une origine au départ décriée : de l'invention de la catégorie esthétique de la prose littéraire, grâce à Gustave Flaubert et Charles Baudelaire dans la seconde moitié du XIXe siècle, à la réfutation de la nouvelle définition du littéraire par le biais de Jean Paulhan et Jean-Paul Sartre en 1941 et 1948. Ces derniers déplorent une autonomisation de la langue littéraire qui a aussi abouti à sa marginalisation. Mais le cercle décrit est plutôt une spirale : la prose se pense désormais à partir de cette redéfinition de la littérature, dont nous sommes encore tributaires.