Je ne suis pour vous, ni personne, ni la neige en été, ni le blé dans les champs.
Je suis dans les mots où vos voix s'éveillent et me retirent.
Vous êtes des ombres, je vous regarde tels que vous étiez.
Vous dites : moi je raccommode tous les jours, tout est déchiré.
Je m'efforce de ne rien dire, j'ai troué mes chaussettes.
Vous passiez les jours à relier les fils les uns aux autres.
Un tissu étendu jusqu'à nous, la laine que vous aimiez, la lumière de vos maisons.
Cécile Guivarch poursuit sa recherche autour de la mémoire et, cette fois, c'est la lecture de lettres et cartes postales venues du 20e siècle qui sert de passerelle.
À travers elles, se concrétise la vie des grands-parents, leurs joies, leurs souffrances, une vie quotidienne banale sans doute mais à laquelle la poète accorde une grande attention.
Au fur et à mesure, une tendresse naît à travers la distance temporelle et le dialogue se noue.