«Tous mes recueils de Contes, même ceux qui n'en portent pas le nom,
nous découvrent Chaminadour, en y comprenant Les Térébinthe, Tite-le-Long,
Le Saladier, jusqu'à L'Arbre de visages. Presque tous, quelques-uns
plus particulièrement, composent une suite à La Jeunesse de
Théophile.»
Marcel Jouhandeau, Essai sur moi-même, 1941.
Ce volume contient (1921-1961) :
La Jeunesse de Théophile Les Pincengrain
Les Térébinthe Prudence Hautechaume Ximénès Malinjoude
Le Parricide imaginaire Le Journal du coiffeur Tite-le-Long Binche-Ana
Chaminadour Chaminadour II Le Saladier L'Arbre de visages
L'Oncle Henri Les Funérailles d'Adonis Un monde (IIe partie) Cocu,
pendu et content (IIe partie) Descente aux enfers
«Vie et oeuvre» illustré de photographies et de pages des albums
composés et légendés par Marcel Jouhandeau
Ouvrage dirigé et préfacé par Richard Millet
Édition établie par Antoine Jaccottet
«Chaminadour, c'est la vie spectrale et irradiée, il y a cent ans, d'une grise
petite ville peuplée d'artisans, de fonctionnaires et de ruraux. Chaminadour
est un "arbre de visages". Un bouquet d'âmes pures, un roncier d'âmes
damnées, un foisonnement de faits et gestes cocasses ou tragiques,
éclatants, infâmes, arrachés au secret.
"J'ai besoin des passions, des mains jaunes, des coeurs rouges de
Chaminadour", disait magnifiquement René Crevel. Nous en avons plus que
jamais besoin, nous qui, en une époque morose, déprimée, désenchantée,
demandons à la littérature non pas de nous divertir mais de nous délivrer
des pesanteurs sociales, de nous rendre la mémoire des siècles, de nous
donner la pleine mesure de l'homme sans le discours humaniste, affadi ou
psychologisant, et de nous émerveiller dans le pire.»
Richard Millet, «Une figure de l'enfer», préface.