Dans Chant à son amour disparu, publié en 1985, Raúl Zurita
approfondit sa vision lyrique et décharnée de la misère politique
et sociale de l'Amérique latine. Ces circonstances historiques et
politiques parcourent l'oeuvre du poète, qui, à partir des obscures
histoires de sa propre existence, entreprend un parcours incertain
et douloureux à la recherche d'une guérison. Cette oeuvre aborde
le sujet de la disparition politique mise en place par les dictatures
militaires en Amérique latine. Le continent est projeté sur les
poèmes comme un cimetière. Un ensemble de niches - les pays -
regroupés entre eux par la logique de l'extermination, l'intolérance,
la famine, l'injustice et l'oppression.
«À présent Zurita - m'a-t-il lancé - puisqu'à force de vers et de
souffrance, tu as pu entrer ici, dans nos cauchemars : peux-tu me
dire, toi, où est mon fils ?»