Dans une lettre du 2 août 1962, adressée à Jean Paulhan,
Jacques Chardonne écrivait :
«Je viens de lire les épreuves d'un petit livre que Pol
Vandromme me consacre (Chardonne, c'est beaucoup plus
que Chardonne) ; vous le recevrez (septembre, je crois).
Regardez-le un moment. Il ne s'agit pas de moi, mais de ce
qu'il dit à mon sujet et qui me semble important. Vous y
verrez ce que j'entends par "bourgeois". C'est le Français. Il
n'y a pas de bourgeois en Amérique. Le "noble" n'a fait que
la guerre (fini, après Louis XIV). C'est le bourgeois qui a fait
la France. Enfin, vous verrez ce que dit Vandromme. Il fallait
que ce soit dit, une fois ; maintenant, surtout, où cela n'est
plus de saison.»
J'ai repris ce petit livre (épuisé depuis longtemps), pour
le resserrer davantage encore et me conformer à ce que
recommandait Chardonne dans son texte de préface (Un
sujet de roman).
J'applique à mon essai le traitement que mon modèle
imposait à sa matière romanesque, illustrant ainsi, me
semble-t-il, cette critique qui mérite d'être appelée littéraire
- un jeu mimétique, dans l'analyse comme dans le pastiche.