Charles le Téméraire et les Suisses
Il se posait en nouvel Alexandre et il finit face contre terre. Lui, le puissant, le richissime duc de Bourgogne, devant qui les ambassadeurs s'inclinaient en lui donnant du grand-duc d'Occident, fut retrouvé deux jours après sa mort, survenue le 5 janvier 1477, nu et défiguré. Ainsi trépassa Charles le Téméraire à la bataille de Nancy. Une journée avait suffi pour réduire à néant dix ans d'un règne vécu comme un rêve.
Charles a laissé dans l'histoire un souvenir contrasté, à la fois sportif et lettré, d'un caractère emporté quoique raffiné dans ses manières ; un prince passionné par la guerre, mais qui la concevait comme un tournoi, ce qui causa sa perte et celle de son duché.
L'année précédente, son projet d'une grande Bourgogne allant de la mer du Nord à l'Italie s'était déjà fracassé contre les redoutables carrés suisses, à Grandson et à Morat. Que n'avait-il alors retenu la leçon ?