Avec L'Âge séculier (2007), Charles Taylor couronnait une oeuvre
consacrée à la genèse de la modernité et à la pensée du multiple.
Il reconstituait la diversité des moments et des réflexions qui
menèrent à un âge séculier, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Mais loin de
constituer une synthèse humaniste, laissant derrière lui l'âge théologique,
celui-ci éclate à son tour aux XIXe et XXe siècles, par un «effet supernova»
comme Taylor l'a joliment appelé, en une multitude de galaxies
nouvelles, où les athéismes côtoient des humanismes déistes mais aussi des
«retours de Dieu» surprenants d'expressivité.
Ce sont les diverses facettes remarquables de cet Âge séculier que
traitent les auteurs de ce livre : sa place dans l'oeuvre de Taylor, sa théorie
complexe de la sécularisation, certains de ses moments historiques, son
intérêt - ou non - dans l'actualité des religions.
Une confrontation à un maître ouvrage, qui contribue à forger des
instruments de pensée permettant de dépasser le conflit entre laïcité
intransigeante et «accommodements raisonnables».