Le chasseur de primes ne doit pas s'attacher à son employeur, ni au pays qui l'héberge, sous peine de troubles affectifs et de manques trop prégnants. Il risque de baisser sa garde et de ne plus prospecter
l'univers en quête d'autres horizons. Alors, il jongle avec l'absence, ironise tendrement sur la précarité des
sentiments. Lorsqu'il trouve un nouveau chantier d'écriture, il vide ses yeux et son esprit pour faire de la
place à la nouveauté. Bien entendu il s'use comme s'use toute masse musculaire. De retour au foyer, sur la scène
du repos, s'avancent vers lui les traces anciennes.