«Chérie, je vais à Charlie» : tels sont les derniers
mots que Georges m'a lancés, en ce matin du 7 janvier.
Trois heures plus tard, l'attentat fera douze morts.
Parmi eux, Georges, frappé par quatre balles de
Kalachnikov. Quarante-sept années de vie commune
fracassées. J'oscille entre insomnies et cauchemars,
sidération et déni, enfermement et colère, obsédée
par cette question : comment une scène de guerre a-t-elle
pu se produire, en France, dans les locaux d'un
journal satirique ? Puisant ma force dans le chagrin,
j'ai cherché à comprendre, à travers le récit de cette
journée du 7 janvier 2015 et de ses suites, où se trouvaient
les failles. De cette quête, je suis sortie anéantie.
Désormais, je suis celle qui va.