«Après la mort de Claude, j'ai dû faire de l'ordre dans ses
papiers. J'ai lu ces paquets de lettres avec un plaisir étonné :
j'entendais sa voix, je revoyais ses traits, les descriptions me
rappelaient l'homme avec lequel j'ai vécu presque soixante ans.
Être réservé, si intimidant et mal connu. De Strasbourg durant
son service militaire, de Mont-de-Marsan où il exerça pour la
première fois le métier de professeur, de New York en exil, ces
lettres écrites presque quotidiennement forment une sorte de
journal. Et un journal n'est rien d'autre qu'un autoportrait.
En le rendant public, je voudrais faire connaître l'homme
qui se cachait derrière le savant.»
Monique Lévi-Strauss