Nuala O'Faolain
Chimères
« Je m'étais toujours intéressée aux histoires passionnelles, donc je m'intéressai à Mme Talbot et à William Mullan. Je croyais en la passion comme d'autres croient en Dieu : tout en découle. Avant même que je commence à traîner autour des garçons quand j'eus quatorze ans, j'avais compris, en observant ma mère, que ce qu'elle poursuivait en s'enfilant un roman après l'autre, cela pouvait bien s'appeler passion. »
Encouragée par le phénoménal succès du premier volet de ses mémoires, On s'est déjà vu quelque part ? (SW poche), Nuala O'Faolain (1940-2008) s'est lancée dans la fiction. Chimères (Sabine Wespieser éditeur, 2003) a été un coup de maître. Parce que son héroïne, Kathleen de Burca, décide d'enquêter sur le scandale que suscita, peu après la grande famine, la liaison entre une aristocrate anglaise et son palefrenier dans l'Irlande du XIXe siècle, elle fait resurgir de sa conscience d'Irlandaise opprimée des tragédies intimes et historiques. Portrait en miroir de deux femmes dont la passion a été la grande affaire, ce formidable roman, à l'issue inattendue autant que magnifique, est aussi une invitation au voyage dans l'histoire et la terre irlandaises.
L'oeuvre intense de cet écrivain qui a marqué les mémoires y est tout entière ancrée, comme en témoignent ses romans ultérieurs, L'Histoire de Chicago May (prix Femina étranger 2006) et Best Love Rosie (2008), chez Sabine Wespieser éditeur également.