A l'issue de la lecture de ce premier
volume des Chroniques de
l'étrange, l'une des oeuvres majeures de
la littérature chinoise, il n'est de lecteur
qui n'échappera au sentiment d'avoir
perçu une voix unique en son genre. On
découvre une diversité étourdissante dans
ces contes fantastiques, dans ces mille et
une histoires peuplées de renards et de
fantômes, animées de prodiges, de
maléfices et de métamorphoses, écrites
par ce génial lettré du XVIIe siècle qui
évoquerait plutôt pour nous un Hoffmann
qu'un Grimm chinois.
«J'ai constitué ce recueil en commandant
au pinceau de noter ce que j'ai entendu.»
En mettant au service d'une sensibilité
hors du commun le charme d'une écriture
raffinée, Pu Songling a su apporter à sa
poursuite de l'étrange cette mystérieuse
magie qui, par-delà les siècles, les
continents et les diversités culturelles,
nous rend étonnamment accessible un
produit si profondément original de la
civilisation chinoise.