Les poèmes qui composent Codicille sont comme autant de cartes postales, dont l'agencement constitue une sorte de journal en poèmes : poèmes autobiographiques de la quotidienneté, du voyage, et de l'adresse à la compagne et destinatrice de toujours, Luciana. Codicille expose en particulier le théâtre du couple et sa vie amoureuse, faite de tendresse et de ratages. La langue de Sanguineti - inépuisable mélange de vocabulaire savant, de jeux sonores multiples et du langage le plus trivial - y est toujours vive, inventive et jouissive.
je fais de l'écriture, et ne suis pas écriture : reste le fait, tout de même, que je fais des étincelles (avec le feu et les flammes) : (je fais l'amour, et je te fais pitié) : (et j'ai fait les sept rêves) : (et je fais le joyeux, et je ne le suis pas) : (et je te fais la tête que tu me vois) : (je la fais longue et grosse, et cuite et crue) : (j'ai les yeux plus gros que le ventre) : (je fais le bras de fer, je montre mes muscles) : (et je vais me faire voir et foutre) : (m'occuper de mes oignons, de mes affaires) : (j'en fais pour trois, à moi tout seul : pour ainsi dire) : (et pour faire, et défaire) : (je me mets en quatre, en cent, et je sais y faire) : (et enfin j'y mets fin) : n'étant pas écriture, donc, en attendant, je garde en tête la similitude : (et ainsi je la transmets à ce papier) :