Si le Général De Gaulle dira aux Algériens, lors d'un discours clé, le fameux « Je vous ai compris », 4 juin 1958 à Alger, le 1er novembre 1954, « Toussaint rouge ou sanglante », fut la première manifestation publique du FLN. Quelques jours plus tard, François Mitterrand, alors ministre de l'Intérieur, déclara « La seule négociation, c'est la guerre. L'Algérie c'est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d'autre autorité que la sienne ». Cette période s'avérera à la fois dramatique, stratégique, et floue.
Larbi Adouane, ancien enseignant et chef d'établissement scolaire algérien, retraité depuis 2008, s'est entretenu en 2016 avec le journaliste Pierre Guelff de son vécu de la guerre d'Algérie. Il raconte son combat humaniste dès sa jeunesse dans sa Kabylie natale. Il baigna dans une ambiance scolaire et familiale, puis professionnelle, teintée par une forte montée révolutionnaire algérienne dans ce pays annexé par la France en 1830. La conquête d'indépendance se mua en conflit armé dès 1954 en Algérie, pays où la fièvre islamiste radicale ne fut pas absente. Larbi Adouane y fréquenta les maquisards, s'investit avec humanisme pour protéger les valeurs de fraternité ; il fit face au terrorisme aveugle et à une réalité politique autoritaire. Ce livre est atypique, éclairé et engagé ; il rayonne des plus belles valeurs de coeur et de courage, et conquiert le lecteur par un vécu fort d'une sensibilité qui magnifie l'humain de paix. Il est le résultat de deux plumes amicales unies, de deux militants pour une humanité pacifique.