Traversant le deuil amoureux, le deuil égoïste et
la chute conjointe de deux êtres étouffés par la vie,
Comédie du suicide propose trois regards sur la mort.
Dans «Ce pont qui me traverse», récit onirique qui
n'est pas sans rappeler ceux de Bosco, le narrateur
refuse la disparition de sa compagne morte subitement.
Ce refus débouche sur une autre réalité, comme
si l'amour au-delà de la mort déguisait les apparences
de la vie jusqu'à en modifier les règles connues.
À la voix romantique du premier récit succède, dans
«Comédie du suicide», une tonalité cynique où le
discours égoïste s'oppose à l'autodestruction muette,
comme la frivolité masculine s'oppose à l'implication
amoureuse, vitale, des femmes.
Tableau final aux allures de sinistre caricature, «L'Enfer
du décor» présente un couple qui s'enferme peu à
peu dans une existence subie dont le délabrement grotesque
mènera au dénouement tragique.