De même que les Six Contes Moraux n'avaient de commun avec ceux de Marmontel que le titre, ces Comédies et Proverbes n'entendent s'inspirer ni de Musset, ni de Shakespeare, ni de Carmontelle, ni de la Comtesse de Ségur.
Comme celui des Contes, leur titre sera légèrement abusif : la «comédie» y évitera de se plier aux lois du genre, et le «proverbe» sera parfois une invention de l'auteur ou une citation littéraire. Et l'on pourra, comme dans les Fables de La Fontaine, trouver à la même pièce plusieurs moralités. La grande différence avec le précédent est que ce nouvel ensemble ne se réfère plus, par les thèmes et les structures, au roman, mais au théâtre.
Alors que les personnages du premier s'appliquaient à narrer leur histoire tout autant qu'à la vivre, ceux du second s'occuperont plutôt à se mettre en scène eux-mêmes. Les uns se prenaient pour des héros de roman, les autres s'identifieront à des caractères de comédie, placés dans une situation apte à les faire valoir. Eric Rohmer