Ecriture toute en nuance pour saisir les liens qui se tissent dans
nos rapports avec l'orange et la goutte d'eau et la place qu'ils tiennent
dans notre espace intérieur.
La première partie du recueil nous montre que deux gouttes
d'eau ne se ressemblent pas, contrairement à ce qu'on en dit.
Cette poésie nous invite ainsi à aller plus loin dans le rapport
aux éléments infimes qui tissent notre présent. Le monde entier est
là, dans la goutte d'eau :
Les gouttes d'eau du Nil
Reflètent
En leurs pupilles
Des buffles au pâturage.
Une poésie qui atteint la concision et l'esprit du haïku, sans se
préoccuper de cette forme. On pense évidemment à ce poème d'Issa :
Les montagnes lointaines
se reflètent dans les prunelles
de la libellule
Cet esprit se retrouve dans la partie du recueil intitulée À
l'orange, où l'on saisit toute l'importance de cette orange que nous
tenons, ou dont nous voudrions disposer à l'instant même où nous
en parlons.
Cet ensemble forme une poésie de l'instant, et pour la saisir il est
temps, comme nous y invite l'auteur «De se mettre en route et de
passer à l'orange...»