"Je suis partie, un jour tu comprendras." Andi doit bientôt
se rendre à l'évidence, Marga ne reviendra plus. En bon
journaliste qu'il est, il se lance alors dans une investigation
minutieuse de leur passé commun, traquant les indices
cachés capables d'expliquer cette incompréhensible rupture.
En quoi a-t-il failli ? Qui d'elle ou de lui est coupable ?
Faut-il incriminer la nouvelle permissivité ou les effets délétères
du passé ? Avec l'humour qu'on lui connaît, Dan
Lungu en profite pour faire le portrait au vitriol de cette
frange de la société roumaine qui a si facilement succombé
aux charmes du capitalisme. D'autant que, parallèlement à
ses recherches privées, Andi continue son métier de journaliste,
qui le conduit à enquêter sur les juteuses affaires des
potentats locaux comme sur les pratiques intégristes d'une
église néoprotestante. D'abord amusé par ces idéalistes qui,
eux, n'ont pas changé, rebuté par des pratiques frôlant le
ridicule, il finit par trouver un certain réconfort auprès
de ces dévots d'un autre âge qui, contre vents et marées,
croient en la fraternité. Il reste sceptique mais tout est bon
à prendre quand il s'agit d'oublier une femme.