Composite
Voici un étrange objet signé Léon-Paul Fargue et André Beucler, sans que l'on sache si les textes qui le composent sont de l'un ou de l'autre, ou encore écrits à quatre mains. Mais le lecteur s'amusera autant que les auteurs en dégustant cette prose acrobatique, truffée de calembours, d'à-peu-près, de contrepèteries, de mots inventés, de métaphores saugrenues. On est tantôt dans le Paris de 1920, tantôt dans celui de 1945. Plus rarement dans un lointain passé, comme ce parcours de l'autobus Villette-Austerlitz, où le bassin de la Villette et la place des Fêtes deviennent des lieux fortement exotiques. Extraordinaire tableau aussi de la première visite d'André Beucler chez Gallimard, rue de Grenelle. Gaston le reçoit. Valentine Tessier est près de lui. Fargue dort ou fait semblant de dormir dans un fauteuil ! Il y a tantôt des souvenirs, tantôt de la poésie, tantôt des aphorismes, des pensées insolites, des contes, des nouvelles, des saynètes. On est proche du surréalisme. Puis on est cueilli par une réflexion sur l'esprit français, ou une méditation sur les morts...