Le premier révolutionnaire professionnel, l'essentiel
chaînon entre Robespierre et Blanqui, l'infatigable monteur
de sociétés secrètes : tel est Philippe Buonarroti,
l'auteur de La Conspiration pour l'Égalité. En 1828, lors
de la sortie du livre, ce perpétuel exilé gagne sa vie à
Bruxelles en donnant des leçons de musique. Un auteur
inconnu, un éditeur marginal : on pouvait s'attendre à
une sortie discrète. Or, La Conspiration devient rapidement
le grand livre des révolutionnaires de l'époque,
non seulement en France où il paraît après la révolution
de 1830, mais en Allemagne où Marx tente de le
faire traduire, et en Angleterre où il diffuse dans le
mouvement chartiste.
Après le récit à grands traits de la Révolution française,
le livre raconte l'histoire de ce groupe d'hommes, réunis
autour de Babeuf, qui furent une sérieuse menace pour le
régime du Directoire : travail clandestin, préparation de
l'insurrection, trahison, arrestation, procès à Vendôme,
Babeuf et Darthé condamnés à mort et guillotinés.
Outre l'historique, Buonarroti expose le programme des
Égaux, où «les richesses particulières disparaissent, et le
droit de propriété est remplacé par celui de chaque individu
à une existence aussi heureuse que celle de tous les
membres du corps social».
Un livre animé par la passion de l'égalité, oeuvre d'un
personnage parmi les plus originaux des révolutionnaires
du XIXe siècle.