Sylvie Fabre G. interroge son expérience amoureuse, parfois au plus intime du corps ; elle cherche à donner sa vraie place à l'amour dans « le champ grand ouvert de l'existence ». Elle trouve des réponses dans le secret de la poésie. Ainsi, tout au long de ce Corps subtil, l'amour et la poésie seront les deux noms d'une même vérité.
« Nous sommes dans la séparation, pays premier.
C'est ainsi que s'expriment les amants, au détour du poème. Peu importe que la voix entendue soit celle de l'homme ou de la femme. L'un et l'autre partagent, dans la douleur de fond, la même certitude, celle qui les a conduits, hors d'eux-mêmes en eux-mêmes, jusqu'au point de rencontre où leurs destins ont fusionné, et celle qui, si essentiellement liés qu'ils soient, par le désir, par l'attente et par la communion, les rappelle à tout moment à cette dure réalité de l'existence qui a valeur d'une loi de nature : Nous sommes dans la séparation, pays premier. Nous y sommes, au terme comme au commencement, et il semble que nous n'en soyons jamais sortis. »
Claude Louis-Combet