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Naguère inconnue du grand public, dépréciée et mal connue des historiens de l'art,
Camille Claudel (1864-1943) est redécouverte dans les années 1980 et son oeuvre est
réhabilité. Son destin - soeur du poète Paul Claudel, élève et maîtresse d'Auguste Rodin,
enfermée durant trente ans à l'asile psychiatrique - émeut un large public et fait d'elle
un personnage emblématique du féminisme. Des extraits de lettres de l'artiste à son
frère, à sa mère, à Rodin ont d'ailleurs beaucoup été utilisés dans des romans, essais,
catalogues raisonnés, expositions, émissions de télévision et longs métrages.
Ces dernières années, ont été publiés d'autres ensembles de correspondances - à
Florence Jean, une amie anglaise de jeunesse, ou au critique Gustave Geffroy, par
exemple. De même les lettres - soit écrites par Camille Claudel et non expédiées, soit
reçues et non transmises à l'artiste - conservées avec les divers dossiers médicaux des
hôpitaux de Ville-Évrard et de Montdevergues.
Une édition, réunissant l'ensemble des lettres aujourd'hui accessibles, confrontant pour chacune les diverses transcriptions aux originaux, justifiant les datations proposées pour les documents non datés et éclairant par des notes le contenu de ceux-ci, s'est donc imposée comme nécessaire. On y a également inclus des lettres « fantômes », lettres non localisées,
mais dont l'existence est avérée par le contenu d'autres documents. Cet ensemble de correspondances fournit un outil de travail aux chercheurs, mais veut offrir aussi à un plus vaste
public une approche à la fois objective et subjective de la vie de Camille Claudel.
Cette 3e édition est augmentée de 36 lettres de Camille Claudel au marchand, collectionneur et critique d'art belge Léon Gauchez. Découvertes en 2011 par Ingrid Goddeeris,
elles sont conservées par la Bibliothèque royale de Belgique, à Bruxelles.