Dès les premières lettres, Romain Rolland et le peintre Gaston Thiesson expriment, dans l'esprit de Jean-Christophe, leur foi indéfectible dans les forces de l'art et de la bonté. Pendant la guerre, Thiesson s'attache à recueillir des témoignages de soutien en faveur de l'écrivain attaqué par la presse nationaliste française et accusé de défaitisme à la suite de la parution de ses articles au Journal de Genève. Cette correspondance exprime, au-delà des polémiques et des forces destructrices de la haine, une amitié profonde entre deux hommes à un moment tragique de l'histoire européenne et prend place à une période cruciale de la vie de Romain Rolland dont la position « au-dessus de la mêlée » marque le début de son engagement politique.