La discrétion de Brancusi, qui ne s'affichait pas dans les soirées mondaines, préférant accueillir ses amis à son atelier, et celle de Duchamp, qui n'évoquait jamais en public ses liens avec lui, ont fait oublier l'amitié qui les unissait. On savait que Marcel Duchamp avait ouvert au sculpteur roumain les portes du marché de l'art américain, et qu'il y avait trouvé un intérêt financier, mais on ne devinait pas la solide entente qui pouvait exister, en dépit de démarches si différentes, entre ces deux artistes qui ont marqué le XXe siècle. La correspondance réunie et présentée par Doïna Lemny offre un éclairage inédit sur
cette relation restée longtemps méconnue.