Avec l'affaiblissement de Fidel Castro et la possibilité d'un changement de régime, l'intérêt porté à Cuba s'est accru. Sans doute, la disparition du lider maximo, l'un des plus anciens chefs d'État du monde, est une nouvelle importante. Castro est le héros de la guérilla et des luttes révolutionnaires dans le tiers-monde - il a reçu le soutien des plus grands intellectuels du XXe siècle: Jean-Paul Sartre, Norman Mailer ou José Saramago. C'est aussi le protagonisme indocile d'un monde bipolaire où deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS, se disputaient la planète. C'est enfin le symbole de l'isolement de tout un pays, Cuba, et des difficultés de son peuple.
Outre Castro et les souvenirs de révolution joyeuse, d'expéditions lointaines pour étendre les rivages de la révolution de la Bolivie à l'Éthiopie, que va-t-on perdre? Faut-il se réjouir, maintenant que le soleil se couche sur La Havane, de la fin d'une tyrannie, même héroïque, ou doit-on regretter la disparition de cette voix discordante qui dénonçait encore et toujours un certain ordre international?
Un demi-siècle à tenir tête à l'oncle Sam, voilà qui mérite de s'y attarder et de tirer le bilan de cinquante ans de lutte.