Par une brûlante journée d'été, le narrateur arrive dans une petite ville de Bohême, déserte, avec l'espoir de s'y restaurer, croit-il. Mais avant qu'on le retrouve, trois mois plus tard, de retour, pour découvrir ce qu'il est vraiment venu chercher là, il se sera effacé, passant le relais à une multitude de personnages, aux quatre coins du monde, dans des situations révélatrices de leurs destins, en ces moments particuliers où ils ont pris la décision de changer de vie. Il arrive que, par hasard, l'un ou l'autre revienne, croisant le chemin de celui ou de celle avec qui l'on se trouve.
Dans ce vaste roman à tiroirs, les récits s'emboîtent les uns dans les autres, comme des poupées russes, mais il se peut qu'une histoire ait de plus grandes proportions que celle dont elle semble issue. Le narrateur revient parfois, à l'occasion d'un court-circuit, là où le roman retrouve ce " je " de la première personne. Il arrive aussi que le livre accueille des personnages venus d'autres romans ou nouvelles du même auteur, certains lecteurs ayant ainsi la surprise de les retrouver tandis que les autres feront rapidement leur connaissance. Quant à l'auteur lui-même, certains le reconnaîtront ici ou là, malgré les masques de l'anonymat ou du travestissement.
Ainsi, d'une certaine façon, ce roman et ses thèmes, avec ses personnages et leurs obsessions, les uns et les autres récurrents, prennent place étrangement plutôt au centre qu'à la suite des précédents ouvrages d'Alain Fleischer, un lieu où tout converge et d'où tout peut être redistribué.