L'étude présentée dans cet ouvrage offre pour la première fois en Suisse une perspective
sociologique empirique et générale sur les organisations religieuses locales.
Vu sous cet angle, le fait religieux se manifeste d'abord, comme le précisaient déjà
Weber ou Durkheim, par l'existence de communautés de tailles et de profils divers,
tant dans l'espace rural qu'urbain. En Suisse, 5'734 paroisses et groupes religieux
ont pu être dénombrés en 2008. Ce recensement permet de souligner la prégnance
institutionnelle des Eglises historiques, mais également l'émergence d'une plus forte
pluralité religieuse, particulièrement en milieu urbain.
La sociologie des organisations que propose cette étude permet de jeter
un éclairage nouveau sur les effets de la sécularisation (baisse des membres et de
la pratique) et de la pluralisation (diversification des confessions et traditions religieuses).
L'analyse des différences et des similitudes organisationnelles selon les
traditions religieuses fait apparaître un positionnement social des groupes en fonction
de statuts acquis au cours de l'histoire. Les théories classiques - par exemple à
propos des relations entre statuts sociaux des membres et groupes d'appartenance,
des types d'autorités religieuses ou encore des différences entre Eglise et secte - sont
revisitées, précisées ou reformulées grâce à des données quantitatives originales et
représentatives du champ religieux suisse.