Que signifie croire dans un monde qui n’est plus séparé en deux, d’un côté le profane et ses contingences matérielles et de l’autre le sacré et ses préoccupations spirituelles ? De quoi peut témoigner la foi chrétienne dans une société où « la Bourse est devenue un temple et le foot une grande messe » ? C’est à cette question essentielle que se confronte Albert Rouet, celle de la sécularisation.
En se démarquant de la volonté de constituer des citadelles chrétiennes pour faire face à l’indifférence, l’ancien archevêque de Poitiers trace une voie autre : faire du dialogue avec Dieu, le lieu où l’existence se creuse, une expérience où l’insatisfaction du désir n’est pas comblée par la possession et la consommation toujours plus grandes d’objets. Car, « quand les hommes disent ne plus croire à rien, il leur reste encore à mieux devenir des humains ».
Dans un climat où l’indifférence massive à l’égard de la religion suscite l’exaltation identitaire, Albert Rouet propose une voie singulière : vivre la foi chrétienne dans des gestes quotidiens, désirables, c’est-à-dire bons pour vivre.