Cujas
En France, l'humanisme juridique trouva son apogée au temps de la Renaissance ; sa plus grande gloire en fut Jacques CUJAS, le représentant le plus brillant de l'École historique. On avait jusqu'alors étudié le droit romain du point de vue pratique, mais le grand mérite de CUJAS fut de faire une étude exégétique des textes du Digeste, pour retrouver leur portée première et expliquer le droit justinien. Il chercha à reconstituer les doctrines juridiques
des diverses époques de Rome.
CUJAS se fit éditeur critique des sources du droit romain, tele Code théodosien. Il fut également le savant auteur de Commentaires (« Paratilla ») et de « Disputationes » qui se distinguent par la pureté, la concision et l'élégante clarté du style autant que par l'érudition et la profondeur.
À travers les siècles et les civilisations, le droit romain fut donné en modèle, y compris dans le monde actuel. II reste partout enseigné et les praticiens lui reconnaissent le mérite de la formation de l'esprit juridique ; il demeure inséparable de la perspective européenne, à tel point que son influence se révèle primordiale dans divers droits occidentaux contemporains et même ailleurs, comme en Argentine et au Brésil. Le Xe colloque du Centre romanistique international de Copanello (2000) a consacré « la survie du droit romain dans les droits contemporains des contrats » (Prof. Philippe Malaurie) et « la pénétration du droit romain dans le droit français... » (Prof. Jean Gaudemet).
Autant de raisons qui justifient la publication d'une biographie fouillée et attentive du plus grand jurisconsulte français, surnommé, entre autres, « l'oracle du droit et de la jurisprudence », « le soleil de la jurisprudence », ou encore « l'oeil le plus perçant de la Justice ».