Le cyber est sans conteste devenu un élément géopolitique, en ce qu’il façonne, à sa manière, les rapports entre acteurs du jeu international – le dossier proposé par ce numéro de Politique étrangère le rappelle. Mais en même temps qu’il les façonne il les subvertit, en ouvrant de nouveaux champs d’action à de multiples acteurs. Tenter de maîtriser ce nouvel espace stratégique, c’est s’interroger sur la grande diversité des pratiques cyber pouvant mettre en cause notre sécurité, sur l’ensemble des acteurs susceptibles d’y recourir – États, entreprises, groupes mafieux, individus... –, sur les réponses à mettre en œuvre, et sur les régulations internationales possibles. Le tout pour un enjeu essentiel : la sauvegarde de nos libertés individuelles, et de nos souverainetés économiques et politiques.
Au-delà de ce nouveau champ cyber, Politique étrangère s’arrête sur quelques logiques actuelles de recomposition de la puissance. Les pays d’Europe centrale tentent-ils désormais de se définir une place particulière, commune, dans l’Union européenne ? À Washington, les nominations de Mike Pompeo et John Bolton marquent-elles une inflexion « brutaliste » de la diplomatie trumpienne ?
Quant à l’Inde, elle est trop souvent marginalisée dans nos fresques géopolitiques. Son poids démographique, sa dynamique économique, ses choix diplomatiques lui garantissent-ils un poids décisif dans un futur proche ? Ou ses problèmes internes, ses disputes de voisinage brideront-ils durablement son envol de puissance ?