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Cybersexe : scoop médiatique ou révolution sexuelle ? En découvrant cette panoplie aux turgescences électroniques, ces capteurs sensoriels, ces gants à retour tactile et autres casques de visualisation, on ne sait pas trop s’il s’agit d’un coup de pub ou de la pure réalité, Le sexe cool des précédentes décennies n’était-il que la préfiguration du sexe cyber de notre temps et les années sida l’intermède qui le préparait ? Le désir qui taraude et la chair qui exulte sont-ils en train de s’anéantir, dans la virtualité du cyberespace, en une pratique rabougrie et solitaire des consoles d’ordinateur ? Et si c’était là, justement, la surprenante ironie du cybersexe : démontrer, sous une forme carnavalesque et mass-médiatique, ce qu’en notre for intérieur nous savons tous sans oser nous l’avouer : il n’y a pas de rapports sexuels. Nombre d’observateurs, de sociologues dénoncent les risques de dérapage d’une société qui se laisse séduire par les sirènes de la communication intégrale. Qu’ils mettent en garde contre la tentation pornographique ou prophétisent une disqualification de l’homme au profit de la machine, tous les commentaires nous invitent à envisager le cybersexe – une fois dégagé du cyberespace dont il procède – comme un véritable objet d’étude. Le cybersexe est-il Méduse, dissimulée sous le masque avenant de la fée Interactivité, ou Aphrodite nous initiant aux nouveaux jeux de l’amour ? La question reste posée.