Les voici parmi les roseaux qui surgissent
Manoeuvrant en secret leur fortune
Ils ouvrent l'eau pesante des chenaux
Enfants au visage d'avant le Déluge
Ils grandissent déjà par-dessus notre épaule
Et tiennent les premiers fortins de l'aube.
Écrire pour faire violence à la mort et donner voix, autrement, dans les mots du poème comme dans une langue maternelle à « ceux-là » qui n'ont pas eu le temps de naître à la vie. « Mort, où est ta victoire ? » La poésie de Jean-Pierre Denis se tient sur le seuil de toutes nos finitudes. Et là, avant que les êtres et les choses ne tombent dans l'oubli, comme un rapt du sens la parole du poète se révolte et les ramène dans la Lumière où eux-mêmes ne savaient pas encore vivre.