De charybde en scylla
De naufrages en tempêtes, de monstres des abysses en sirènes, de piraterie en guerres de conquêtes, la mer et les océans ont porté en eux les plus terribles menaces pour qui osait s'y aventurer. À la violence des éléments s'ajoutait une inclination à les peupler de créatures terrifiantes qui accroissaient l'éventail des aléas jusqu'à celui, ultime, d'être immergé définitivement dans les profondeurs de ce monde diabolique. Cependant, si jadis les hommes prenaient des risques en allant en mer, de nos jours, c'est elle qui est menacée. Porteuse de périls, la mer a largement participé à notre appréhension du risque. La maîtrise du danger, jusqu'à la recherche vaine d'un « risque zéro », est devenue l'une des facettes, sinon l'une des angoisses de la modernité, afin d'éviter que Charybde ne conduise inévitablement à Scylla.
Entre imaginaire de la peur et réalité des périls, les auteurs nous entraînent dans un récit jalonné de naufrages, « fortunes de mer », fabuleuses créatures et véritables forbans, et marqué par la peur de l'autre.