Cet essai est, d'abord, une critique de L'inconscient
contemporain. A l'encontre de la position de Lionel Naccache,
Edmond Cros revient sur deux éléments de la pensée freudienne
qui paraissent incontournables si on essaie de comprendre ce
qu'est une représentation mentale : d'une part, la distinction entre
l'impression rétinienne et la sensation, de l'autre, le «schéma
psychologique de la représentation du mot.» Ces deux paramètres
permettent de définir la conscience comme un univers sémiotique
dynamique, étroitement dépendant des fluctuations du lien social.
Cet univers présente toutes les caractéristiques du vivant
(fonctionnement autorégulé, sur le mode du discontinu et géré par
des pôles de contraires), caractéristiques que la Nouvelle Critique
nous a appris à identifier dans un texte littéraire, sans qu'on ait tiré
de ce constat les conséquences qui s'imposent. Or la façon dont
fonctionne un texte nous renseigne, bien évidemment, sur la façon
dont fonctionne la conscience.