Si l’on se reportait par la pensée à trois siècles en arrière, pour observer ce que l’Europe présentait alors de plus saillant, on la verrait fort occupée d’un continent nouveau, découvert depuis une soixantaine d’années déjà par un navigateur génois, dont le génie et l’audace persévérante avaient été excités par une bienheureuse faute de calcul, au sujet de la distance à laquelle est reléguée la Chine. Dans ce nouveau monde dont Christophe Colomb avait montré le chemin, non pas seulement pour Castille et pour Léon, comme le prétend l’inscription placée sur son tombeau par une reconnaissance tardive, mais pour la civilisation tout entière, des mines d’or, des mines d’argent ensuite, d’une abondance inusitée, les secondes surtout, s’étaient offertes à l’avidité des conquérants.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.