De l'extermination considérée comme un des beaux-arts
« Le démoniaque va au plus simple. Il ne prend plus tant de détours. Il aurait tort, d'ailleurs. Plus sa méchanceté s'exhibe et mieux les humains se laissent mettre les menottes.
Son programme s'affiche, il en fait étalage. Son dessein clignote : il apparaît en scintillant. L'anéantissement de la vie, voilà ce qu'il veut. Ou, ce qui revient au même, sa colonisation par la mort. Tantôt cela passe par l'agencement du massacre, tantôt par la grande herse de l'économie, ou par la capture des corps au plus intime. Une attaque filtre à travers des millions et des millions d'actes, de pensées, de gestes. »
Cette force franchit la ligne de dévoilement avec les oeuvres de Littell et de Houellebecq. Tout le monde marche, et personne ne veut rien en savoir. On lit, mais dans la torpeur. Avec cynisme et innocence, ce livre prend le somnambulisme humain à revers. Dans le dos du Diable, il trouve la phrase de réveil.