De quoi Dieu est-il le nom ?
Les fièvres religieuses actuelles et l'esprit du capitalisme
« Quand il s'agit d'argent, tout le monde est de la même religion. » C'est ce que Voltaire croyait pouvoir proclamer en son temps. C'était alors une conviction partagée : le commerce, pensait-on, porte naturellement à la paix. Il efface les différences entre les peuples et les civilisations.
La réalité est bien différente, nous ne le savons aujourd'hui que trop : pendant que les néolibéraux tentent de transformer la planète en un immense marché uniquement soumis à ses lois propres, de très violentes fièvres religieuses la déchirent au contraire et l'ensanglantent.
Comment en sommes-nous donc arrivés là ?
On commencera ici par faire la genèse de Dieu. Elle a été longue et différente, d'un espace culturel à un autre : Dieu est en effet loin d'avoir partout la même fonction sociale, les mêmes attributs, et les mêmes exigences. En particulier, il n'entretient pas toujours les mêmes relations avec Mammon, l'argent personnifié. Un fossé d'incompréhension s'est ainsi creusé entre les uns et les autres, avec les conséquences tragiques que nous connaissons.