Littérature et psychanalyse. Dès ses origines, la psychanalyse s'est intéressée à la littérature. On connaît la passion de Freud pour la littérature, pour les tragiques grecs, Shakespeare, Goethe, Dostoïevski... et les écrivains qui lui étaient contemporains. Comme on le verra, la littérature et la psychanalyse s'éclairent l'une l'autre.
Dans les études qui suivent, il ne s'agit pas d'» appliquer » la psychanalyse à la littérature, mais de constater leur rencontre. On tentera de voir en quoi la psychanalyse permet de mieux comprendre l'organisation, le fonctionnement, la mise en écriture des textes littéraires, et, en retour, comment ces textes illustrent et confirment les énoncés théoriques de la psychanalyse. On ne s'intéressera que secondairement à l'inconscient de leurs auteurs. Cet inconscient personnel ne nous concerne que dans la mesure où il explique les textes. D'ailleurs, on connaît déjà la fixation oedipienne à la mère de Nerval, Mallarmé ou Proust. Comme le dit J.-B. Pontalis : « Ça dit toujours à peu près la même chose : OEdipe et compagnie. »