Ils n'en ont que faire de notre détresse. Ils ne sont
plus tristes tout à coup quand ils doivent
défendre leur place sur notre territoire. Ils n'ont
même pas le temps de se demander si nous les
voyons, si de nos yeux nous les voyons nous aussi.
Tu ne les vois pas ? Tu ne les as pas vus ? Comme
ils se battent ! Devant nos yeux, nos propres yeux
même, ils se déchirent, se battent pour leur
emplacement. Chacun sa coalition, son uniforme,
son armée. Ils font leur descente. Tout ça pour nous.
À hue et à dia, Français et Américains vont se disputer la piste
d'atterrissage de l'aéroport dont les locaux viennent d'être sérieusement
endommagés, minant ainsi le processus d'acheminement de
l'aide humanitaire internationale. Ce texte fictif, s'il n'a rien d'un
témoignage exact de ce fait relevé comme un grave signe d'indifférence
envers un pays meurtri, n'en est pas moins un acte d'accusation à
l'égard de la «communauté internationale».