L'inspiration antique se révèle dans l'oeuvre de Paul Delvaux (1897 - 1994) dès le début des années 1930 et prendra une ampleur de plus en plus grande au cours de la Seconde Guerre mondiale. Notamment au travers du thème de la cité tragique. L'intérêt que Delvaux porta à la sculpture antique le mena à élaborer une figure humaine théâtralisée. Ses compositions dramatiques mettent en scène des personnages mythiques de l'Antiquité tels Pygmalion, Vénus, Pénélope ou encore des sirènes, des éphèbes ou des hamadryades. Elles évoquent une sacralité secrète des « lieux de mémoire » comme les temples et les villes antiques de l'Acropole, Olympie, Pompéi. Ces lieux, Delvaux les visita lors de deux voyages en Italie, en 1937 et 1939, et d'un périple en Grèce en 1956. Enfin, un autre aspect important de la réception de l'Antiquité dans l'oeuvre de Delvaux est celui de la retraite mélancolique.
Cet ouvrage accompagne l'exposition Paul Delvaux et le monde antique qui présente plus de septante oeuvres au Musée d'Art contemporain de la Fondation Basil et Elise Goulandris à Andros (du 28 juin au 27 septembre 2009) et aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles (du 23 octobre 2009 au 31 janvier 2010).