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Pourquoi l’auteur décide-t-il de quitter la France, en 1967, pour s’en
aller vivre à l’autre bout de l’Europe plus de vingt années durant, soit
jusqu’en 1989, et ce, avant de passer près de dix années dans l’île de Kyushu
au sud du Japon ? Dans ce livre qui tient de l’essai, du récit et du
témoignage, c’est à cette question que Michel Louyot tente de répondre. Tout au
long de cette singulière odyssée, il fut un témoin privilégié de l’évolution de
la vie quotidienne dans les pays du Bloc de l’Est de la période de stagnation
jusqu’à l’avènement de la perestroïka. Mais il fut aussi sur le terrain un
acteur dans les diverses fonctions culturelles qu’il y a occupées.
Après la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique, Louyot a maintenu des liens
avec les peuples dont il a partagé le sort au jour le jour sous le joug
communiste. Le moment est venu pour lui de s’interroger sur les tenants et les
aboutissants d’une décision qui entraîna une double conséquence. En s’éloignant
de la France en 1967, d’une part l’auteur n’a pas participé aux événements de
mai 1968. Aussi le Français de l’étranger qu’il fut alors a-t-il appris à
regarder son pays avec une certaine distance. D’autre part, derrière le rideau
de fer, il a vécu, au gré de multiples rencontres, une autre expérience qui
allait durablement le marquer. Où puiser l’énergie pour supporter un régime
totalitaire ? Inoubliable leçon qui fut donnée à l’auteur par les gens
ordinaires des pays du Centre et de l’Est européens. Est-ce à ces peuples que
l’on continue à considérer avec condescendance que Louyot doit de ne pas avoir
cédé au nihilisme et de croire que la vie a un sens même s’il nous reste souvent
caché ?
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