Cet essai souhaite interroger la façon dont, à partir des espaces nouveaux
que se donne la danse depuis trente ans, sont générés des corps singuliers
qui jouent autant sur les scènes des arts plastiques que sur les lieux d'exposition
des arts vivants. Telles sont en tant que critique d'art et curateur, les
questions que ces deux disciplines ont permis à l'auteur de poser, parce que
toutes deux profondément porteuses de propositions aptes à répondre en
oeuvres aux interrogations actuelles des sciences humaines et de la pensée.
Cet essai suit deux grands mouvements le premier consiste à se
déprendre des images et routines du corps tandis qu'il s'agit de s'éprendre
des nouvelles occurrences à scénographier et danser.
Les nouveaux espaces se sont d'abord fondés sur l'opposition analogique
entre boîte noire et white cube avant d'inaugurer d'autres scènes
multimedia et d'autres logiques.
Ces annonces recherchent une physicalité augmentée, une normalité
revisitée, une incarnation dans les interstices des media. Elles mettent en
place différents paradigmes qui relient des identités minoritaires, en autant
d'approches des études de genre et des cultural studies. Elles manifestent
le passage novateur de différents chantiers iconiques à de véritables laboratoires
identitaires.
Ces annonces en oeuvres montrent l'évolution d'un corps vecteur à un
corps atmosphérique jusqu'à l'avènement d'un corps de l'entre-deux.