Ces nouvelles forment la suite naturelle du premier recueil
«Des gens sans importance» qui nous avait fait découvrir
une oeuvre fondée sur l'observation tendre et subtile des
«petites gens».
«Des gens désenchantés» nous font retrouver Romanov le
sceptique et des personnages pas plus radieux, plus sombres
même.
Plus féroces aussi, mais de cette férocité des pauvres à
vouloir vivre.
Pas des héros, pas encore des victimes mais des gens
simples qui vont se trouver confrontés à une réalité où
l'absurde se transforme peu à peu en oppression rampante,
puis en terreur.
Mais la tendresse et l'humour auxquels Romanov nous a
habitués, tamisent les éclairages trop violents.
Avec la force étonnante d'un observateur perspicace, ironique
et lucide Romanov pratique ici l'art du portrait : l'âme humaine
est mise à nu, examinée scrupuleusement au prisme du
changement que connaît la Russie après la révolution.