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Dans cet hôtel à l’orée de la forêt, trois clients qui ne se connaissent pas, silencieux, solitaires : Élisabeth Alione, Max Thor qui la regarde, et Stein qui regarde Max Thor. Plus tard viendront Alissa Thor, puis Bernard Alione... Fulgurant comme l’amour, silencieux comme la mort, grave comme la folie, âpre comme la révolution, magique comme un jeu sacré, mystérieux comme l’humour, Détruire dit-elle ne ressemble à rien.
Marguerite Duras (1914-1996) a publié Détruire dit-elle en avril 1969. Ce sera, la même année, le premier film qu’elle réalisera entièrement. Anne Villelaur dans Les Lettres françaises écrivait que « Détruire dit-elle est le plus étrange des livres de Marguerite Duras. Il ressemble à une cérémonie dont nous ignorerions le rituel et suivrions néanmoins, fascinés, le déroulement ». Et Maurice Blanchot dans L’Amitié : « Détruire. Comme cela retentit : doucement, tendrement, absolument. Un mot – infinitif marqué par l’infini – sans sujet ; une œuvre – la destruction – qui s’accomplit par le mot même : rien que notre connaissance puisse ressaisir, surtout si elle en attend les possibilités d’action. C’est comme une clarté au cœur ; un secret soudain. Il nous est confié, afin que, se détruisant, il nous détruise pour un avenir à jamais séparé de tout présent. »