Vous annoncez périodiquement que l'urbanisme vit ses dernières heures, que sa mort est programmée en raison de «la résistance qu'il oppose aux phénomènes observés et du retard qu'il prend à les mesurer». Ce jugement à l'encontre de cette discipline paraît sévère. Dans tout ce que je fais, et dans ce que je dis, il y a une part de rhétorique, de jeu et de provocation. Je prétends rarement à la parfaite objectivité. Mes analyses offrent une composante de manifeste, et toujours un mélange de réflexion rétroactive et de démarche prospective. Cela suppose que je ne sois ni particulièrement sévère ni pessimiste face à une profession à laquelle il revient, en effet, de comprendre la formation des villes, de l'analyser et de les transformer. Mais je suis convaincu de ce que l'urbanisme tel qu'il est pensé aujourd'hui n'est plus tenable, car il suppose des systèmes de maîtrise et de contrôle des phénomènes qui n'existent plus.