Le Colonialisme est un système odieux mis au point par une nation pour en assujettir une autre sur le plan politique; il lui permet également d'exploiter la nation colonisée sur le plan économique et de lui imposer ses institutions et ses valeurs culturelles et sociales. La Conférence de Berlin de 1884 n'a fait qu'imprimer un cachet officiel à la colonisation, système appliqué depuis fort longtemps à tous les territoires africains par sept nations européennes. La lutte engagée par le peuple africain avant et après l'instauration officielle de la colonisation dans leurs pays avait pour objectif primordial de reconquérir l'indépendance et la dignité nationales. La lutte pour les « Droits de l'Homme », tels qu'ils sont définis par le monde occidental, s'inscrivait donc dans le cadre général de la lutte pour l'indépendance nationale. Au début des années 60 assez fécondes, où la majorité des pays africains accédèrent à l'indépendance nationale, les Droits de l'Homme devinrent l'objet principal de la lutte des peuples africains. Entre 1961 et 1981, date à laquelle l'OUA adopta la Charte Africaine des Droits de l'Homme et du Peuple, (voir Annexe 1) un minimum de 13 réunions furent organisées dans le cadre de la préparation et de l'élaboration de la Charte de l'OUA. Diverses disciplines entrèrent en jeu dans ces réunions préliminaires de types variés, mais ce sont les juristes qui y jouèrent le rôle principal. La ville de Dakar (Sénégal), quant à elle, devint le lieu de rencontre par excellence de ces réunions.1 Les gouvernements votèrent par le truchement de l'OUA la Résolution de Monrovia en 1978, puis en 1979, avant l'adoption de la Charte par l'OUA, des réunions préparatoires rassemblèrent de nombreux experts. La création en 1980 de l'Union Inter-Africaine des Juristes et celle de l'Institut Africain des Droits de l'Homme dont les sièges se trouvent à Dakar couronnèrent un processus de vingt années de lutte.(...)