La représentation de la vieillesse dans notre monde contemporain est complexe.
D'une part, on cherche à obtenir un label du «bien vieillir», et les progrès de la
médecine nous aident à éloigner la mort ; d'autre part, on ne sait plus que faire
de ces vieux qui cumulent les handicaps et les déficits, les efforts thérapeutiques
étant souvent vains et coûteux...
Le «vieux» - et peut-être encore plus la «vieille» -, apparaissent comme les
témoins gênants d'un devenir qui nous attend et que nous redoutons.
À quel âge devient-on vieux ? Est-il certain que notre vieillesse sera forcément
malade, déficitaire, précaire et indigne ? La vieillesse n'est-elle plus une maturation,
un chemin vers la sagesse, mais à coup sûr une chute et un désastre ?
Cet ouvrage polyphonique pose d'autres questions. Comment respecter et aimer
nos vieux ? Comment vivre avec les pertes et les oublis qui n'apportent que creux
et vides, et amenuisent les courbes bombées et pleines de l'existence ? Peut-on
demeurer compétent et heureux jusqu'au bout ?
Lorsque la maladie attaque la mémoire et que l'on a perdu ses souvenirs, comment
consentir ou refuser ? À l'aune d'un nouveau rapport au temps et de l'approche de
sa finitude, comment vivre le premier jour du reste de sa vie ?