Marcher, tourner, sauter sur une diagonale ! Cela est tout de suite
compris et chaque personne parcourt le chemin qui relie deux points
opposés d'un plateau, d'un studio ou d'un autre lieu en exécutant ces
actions. Un trait imaginaire au sol partage les deux moitiés d'un espace
réel.
Mais, est-ce la seule manière de concevoir les diagonales ? Peut-être pas...
Des artistes-chercheurs, parmi lesquels Rudolf Laban et Irmgard
Bartenieff, se sont penchés sur la question si fondamentale de la plasticité du corps humain et sur l'importance des formes torsadées
en diagonale dans le maintien de la vie. Ils se sont interrogés sur les
capacités du corps en trois dimensions et ont proposé quelques voies
de réflexion et de pratique pour que chaque personne puisse s'en emparer et les faire siennes.
L'étude de ces propositions est à l'origine de cet ouvrage : y sont
abordés des séquences de mouvement qui se construisent à partir de
la position allongée sur le dos au retournement sur le ventre, de la position assise au « quatre pattes », de la marche au saut, de la position
debout simple aux grandes transformations du corps par les spirales.
Les diagonales s'ancrent ainsi dans la réalité du corps en mouvement,
corps en volume et capable de transformation.
Ainsi, à la diagonale en deux dimensions du sol s'ajoute une autre
conception de la diagonale : cette fois en trois dimensions et dans la
matière même du corps.